le 22 décembre 2020 

OUI, MAIS NON!

 

Jamais vraiment Byzance, jamais comme on souhaite,
Souvent à contre-sens, que la vie est mal faite.

À peine va-t-on enfin pouvoir voyager,
Et de lointains pays espérer visiter,
Connaître ce bout du monde convoité,
Qu’une infâme bestiole vient tout contrarier.

À peine va-t-on pouvoir restos s’offrir,
Et ainsi rêver de belles tables assouvir,
Avec des mets à se lécher les babines,
Qu’il faut se soumettre à dame médecine.

À peine va-t-on enfin s’essayer au dessin,
À la peinture, à l’aquarelle ou au fusain,
Laisser créativité se développer,
Que nos vieilles mains vont se mettre à trembloter.

À peine en retraite, et que du temps on aura,
Pour savourer de beaux airs de grands opéras,
Ou qu’aux concerts endiablés on pourra goûter,
Que nos esgourdes se retrouvent soudain ensablées.

À peine va-t-on enfin pouvoir se payer
Les meilleurs coiffeurs pour se faire relooker,
À rendre tous ses amis, envieux et jaloux,
Qu’on devienne chauve, sans poil sur le caillou.

Pour des jours de printemps, prendre le chemin,
Ne perdez plus de temps, n’attendez pas demain.

Jean de la Fontaine pressée

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